L’Oyapock est le fleuve qui délimite la frontière entre le Brésil et la Guyane. La prévalence du VIH est élevée en Guyane et dans l’état de l’Amapá voisin. L’objectif de l’étude était d’identifier le niveau de connaissance et les pratiques liées au risque de contamination par le VIH afin d’adapter les stratégies de prévention dans cette zone stratégique. Une enquête de type connaissances, attitudes et pratiques sur la santé sexuelle a été menée dans deux villes frontalières française et brésilienne. Au total 621 personnes (252 en France et 369 au Brésil) ont participé à l’étude, l’âge médian était de 35,7 ans [34,6-36,7], le sexe ratio H/F de 0,65. Plus d’un quart des participants (29%) déclaraient de pas utiliser de préservatifs avec leurs partenaires occasionnels. Le niveau de connaissance était très bas : seuls 40% des participants indiquent que les piqures de moustiques ne peuvent pas transmettre le VIH, seuls 73% savent qu’ils ne seraient pas protégés du virus en prenant un remède traditionnel et seuls 14% déclaraient connaître l’existence d’un traitement post-exposition. Certains facteurs sociodémographiques étaient associés au fait d’avoir déjà réalisé au moins un test de dépistage au cours de sa vie : être une femme (p<0,001), avoir entre 30 et 44 ans (p=0,01), avoir fait des études au moins jusqu’au lycée (p=0,01), être de langue maternelle lusophone ou francophone (p=0,01), avoir une bonne connaissance du VIH (p=0,01) et avoir des comportements peu à risque de transmission (p=0,01). Cette étude a montré de faibles niveaux de connaissance du VIH chez les populations frontalières de cette région amazonienne. Un bon niveau de connaissance et le fait de ne pas avoir de comportement à risque étaient associés à un meilleur dépistage.